XIX e Un taudis s'effondre
Le Parisien, vendredi 21 juin 2002
"LA DÉGRADATION est surréaliste ", disait hier, au pied de l'immeuble, le maire du XIX e arrondissement, Roger Madec. L'orage a probablement fragilisé les structures, mais l'immeuble entier, situé 8, passage de la Brie, derrière l'avenue Secrétan, était déjà dans un état déplorable. Hier, un plafond et l'escalier se sont violemment effondrés, amenant les pompiers à évacuer les 23 familles qui vivaient là. Ils ont dépêché un véhicule d'étayage. Mais l'architecte de la préfecture de police a stoppé la manœuvre de sauvetage, déclarant inhabitable le bâtiment. Seize personnes ont donc été accueillies pour la nuit au centre Baudricourt. Les autres se sont vu remettre une somme d'argent, permettant de financer une nuit d'hôtel, avant que les services de la Vil le puissent étudier, dès aujourd'hui, une solution de relogement. L'immeuble est bien connu du maire du XIX e arrondissement : s'inquiétant de son état, Roger Madec a reçu, le 11 février dernier, une lettre du préfet de police lui assurant qu'il n'y avait pas de danger. Pourtant, la semaine dernière, alors même que l'immeuble passait dans le giron de la Siemp, la société d'économie mixte chargée d'éradiquer l'insalubrité et le saturnisme, un autre plafond s'était désagrégé.
J. Cl.
Le Parisien, samedi 22 juin 2002
LA SCÈNE A DES AIRS de déjà vu. Chaque fois qu'un immeuble est évacué, ses occupants s'installent à son seuil : car les solutions de relogement sont minces et longues. Jeudi, les 23 familles du 8, passage de la Brie ont été évacuées. Fragilisé par l'orage de la nuit précédente, un plafond s'est effondré. Il a emporté l'escalier avec lui. L'architecte de la préfecture de police a arrêté le péril. Dans l'étroit passage, peu d'immeubles font bonne figure. La façade voisine est transpercée de poutres en acier. Au n o 8, le petit immeuble de 5 étages aux fenêtres murées est le premier immeuble estampillé Siemp à être évacué.
Résultat, seize personnes ont passé la nuit au centre Baudricourt. Les autres, délogées de la mairie du XIX e , se sont vues remettre 50 € (328 F) et une liste d'hôtels. Elles ont préféré revenir au pied de l'immeuble. Des bouts de moquette, de plastique, de carton, des sacs de couchage tapissent les pavés. Les femmes campent, avec leurs bébés. Six enfants ont dormi chez Valérie, enseignante à l'école maternelle voisine de la cité Lepage. Et la cantine de l'école a apporté un peu de nourriture. Hier soir, les familles étaient attendues au centre d'action sociale pour avoir une chambre d'hôtel. Mais personne n'est venu. " Le DAL leur a conseillé de rester sur place et d'exiger le relogement immédiat, affirme Roger Madec, maire du XIX e . Nous voulons trouver une solution pérenne à tous les gens installés dans l'immeuble depuis longtemps. Ceux en situation précaire seront hébergés. Mais cela prend du temps. " Le campement s'annonce de longue durée.
J.Cl.
Violente évacuation policière à Paris
jeudi 20 juin. Il est 22 h 00. Une quarantaine d'Africains sont rassemblés place Armand-Carrel, devant la mairie du XIXe arrondissement. Ils en sont chassés comme du bétail par des policiers en grande forme. Sort qu'ils ont déjà connu dans l'après-midi en étant expulsés du taudis qu'ils squattaient au 8, passage de la Brie. Dans l'après-midi, l'architecte de la préfecture de Paris avait déclaré inhabitables les lieux. L'escalier s'était écroulé la veille, l'immeuble menaçait de s'effondrer.
Consigne. Hommes, femmes et enfants se sont retrouvés à la rue sans qu'on leur laisse le temps d'emporter quoi que ce soit. Quatre familles ont été orientées vers un centre d'hébergement d'urgence. Les autres ont eu droit, pour solde de tout compte, à une liste d'hôtels du quartier et un billet de 50 euros.
Une vingtaine de gardiens de la paix ont été mobilisés pour surveiller les expulsés, réunis devant la mairie. Parmi eux, de sérieux candidats aux premières bavures de l'ère bleu marine. Sous les yeux sidérés de riverains qui tentent de réconforter les familles abandonnées, les policiers foncent dans le groupe sans sommation, bousculant de jeunes hommes qui crient leur indignation, des femmes couchées qui hurlent de peur. Un officier expliquera qu'il a eu pour consigne de faire évacuer les abords de la mairie. Claude Sergent, élu Vert de l'arrondissement, est présent et s'étonne que la police n'ait pas tenté une intervention sans violence : "Ce sont peut-être les méthodes Sarkozy."
Chassé de la place, le groupe se déplace de quelques dizaines de mètres, sur le trottoir de la rue Lourmel, quand le commissaire qui conduit l'opération donne ordre d'interpeller "les meneurs". Nouvelle charge, aussi rude que la précédente. Une femme est prise de convulsions. Enceinte de sept mois, mère de deux enfants, elle est soutenue par une militante de l'association de parents du quartier : "J'ai dit à un flic, attention elle est enceinte... il m'a répondu moi aussi, je suis enceinte." Prise en charge par les pompiers, la jeune femme était encore vendredi en observation à l'hôpital. Plusieurs témoins assistent à l'interpellation d'un des deux "meneurs" : le visage tourné vers le sol, tenu par les bras et les jambes, telle une planche, il n'oppose aucune résistance. Pourtant, tout en marchant, un policier lui ajuste, gratuitement, deux coups de pied dans l e bas ventre. "Je fais mon travail", explique le commissaire.
Héritage. Les deux hommes seront relâchés après minuit. Une heure du matin, l'association Droit au logement improvise un campement de fortune passage de la Brie. Une solution agréée par la police. Le maire du XIXe arrondissement Roger Madec (PS) soulignait hier que cet immeuble, "héritage" tibériste, compte parmi les 437 taudis recensés par la municipalité. Sur la liste d'hôtels remis aux expulsés, il est indiqué cyniquement que l'hôtel de l'Industrie loue ses chambres de 14 à 45 euros la journée, mais qu'il y a été recensé "un risque d'intoxication au plomb". Où l'on voit que le principe de précaution s'applique bien aux vieilles peintures, mais imparfaitement dans la police.
L'élu viré agite la capitale
Premier gros coup de tonnerre dans le ciel de la municipalité parisienne, version gauche plurielle. Jean-François Blet, conseiller vert de Paris , a été brutalement démis mercredi de son poste de président de la Siemp (1), une société immobilière contrôlée par la mairie.
Offensive. Pour traiter les taudis, la Siemp fait office de bras armé de la ville : à elle de réaliser les diagnostics des immeubles, de concevoir des projets de réhabilitation, de mettre en place des outils pour reloger les familles et d'assurer leur suivi social. Dès le départ, les choses se sont mal enclenchées. Jean-François Blet a mené une offensive, affirmant que la ville n'était pas assez ambitieuse dans le traitement de l'insalubrité. Que le nombre d'immeubles retenus était en deçà du réel. Lors d'un Conseil de Paris, il avait publiquement fait part de ses désaccords. Des négociations et de nouveaux arbitrages étaient intervenus en coulisse pour que la délibération puisse être adoptée par la majorité municipale.
Premier accroc. Et ce ne sera pas le dernier. Jean-François Blet était en conflit ouvert avec plusieurs membres de l'équipe municipale, dont l'adjoint au maire chargé du logement, Jean-Yves Mano (PS). Une guéguerre qui a pris fin avant-hier : le conseil d'administration de la Siemp a destitué son président à l'unanimité moins une voix, la sienne. "Je n'ai pas de problèmes avec les Verts. J'ai mouillé ma chemise pour qu'il y ait deux députés verts à Paris, a commenté hier le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Mais j'exige de tous les membres de l'équipe municipale, quelle que soit leur appartenance, une gestion transparente et non dispendieuse. Car on peut me demander des comptes là-dessus."
C'est essentiellement sur sa façon de gérer la Siemp que Jean-François Blet est tombé. Les notes de frais de toutes sortes s'étaient envolées (restaurants, téléphones portables à 700 euros l'unité, achat d'une voiture de grosse cylindrée pour un secrétaire général fraîchement embauché...). Et puis il y a eu une dérive dans le recrutement de collaborateurs. Avec à la clé une pratique déontologique assez originale : ainsi Fabienne Leleux (Verts), adjointe au maire du Xe arrondissement chargée de l'habitat et du logement, a été embauchée à la Siemp comme chargée de la communication. Un neveu de Jean-François Blet, élu dans le XIXe arrondissement, avait, lui, été missionné pour une étude sur le saturnisme.
Malaise. "Il y a comme un malaise d'être à la fois élu d'une ville et employé dans une structure municipale", commentait hier un conseiller de Paris. Mais surtout, pendant que le directeur général de la société, Yves Laffoucrière, était hospitalisé, une note d'information affichée dans les locaux de la Siemp annonçait le recrutement d'une directrice générale. Deux personnes pour un même poste, cela faisait beaucoup. Exit le président.
(1) Société immobilière d'économie mixte de la ville de Paris.
"La plupart des voisins sont avec nous, je suis touchée"
Les expulsions d'immeubles insalubres, la capitale en voit tous les jours. Mais celle du passage de la Brie, le 20 juin, dans le XIXe arrondissement de Paris, a pris une configuration peu commune. La solidarité du voisinage est allée beaucoup plus loin qu'un simple don de couvertures. Dès le premier soir, les enfants des 24 familles ivoiriennes expulsées ont été hébergés spontanément par les voisins, puisque les parents, eux, dormaient dans la rue. Pour la journée, les écoles ont affiché des listes de denrées à apporter, et même les adolescents du quartier se sont mis à lire des histoires aux enfants sur les trottoirs du passage.
L'école cristallise. Un lien particulier s'est construit entre les "parents FCPE", classe moyenne plutôt de gauche, et les parents venus de Côte-d'Ivoire pour des raisons économiques. Les enseignants ont accompagné le mouvement. Valérie, l'institutrice de l'école maternelle, a pris chez elle quatre enfants. Avec Dorothée, l'aide-éducatrice venue en renfort, ils sont désormais neuf à la maison. "On a fait un service enfants et un service adultes !" "Le premier soir, tout le monde était à la fois énervé et au bord des larmes, raconte Jean-Christophe, le mari de Valérie. Perdre sa maison et être coupé de sa famille en une seule journée... Les enfants étaient totalement angoissés et dépaysés." Depuis ce geste spontané du premier soir, tout s'organise. Les enfants restent chez les voisins pour la semaine. Val& eacute;rie descend ramener le bébé à sa mère pour la journée. Une amie du quartier : "Tu as assez de linge" ? "Je veux bien des draps si tu as. Et des couches aussi." Deux mots échangés. Valérie repart. La gardienne de l'immeuble d'à côté arrive en courant. "Tu sais la meilleure ? L'hôtel Polonia, en face... ben c'est la mairie de Paris qui l'a racheté. Pour eux, ce serait l'idéal, il y a 50 lits, des douches, une cuisine commune..."
Dans le passage, le DAL (Droit au logement) a installé des bâches bleues pour protéger les familles le jour, les adultes la nuit. Il faut trouver des solutions sans se marcher sur les pieds. Sous la tente, un point est fait par la délégation reçue à la mairie mercredi. Des mamans voisines proposent : "Qui a besoin d'une lessive ?" Les sacs de vêtements passent de main en main. Nambintou est fatiguée. "Certains passants nous observent et ça nous fait très honte. Nous n'avons aucun moyen de préserver notre intimité. Heureusement, la plupart des voisins sont avec nous, je suis très touchée."
La mixité fait l'union. Le point de départ, c'est l'amitié des enfants. Et la mixité sociale à l'école. "Mon fils aîné Léon était très copain avec Moussa, fils de Nambintou, raconte Marie-Christine. Cet hiver, on a invité Moussa. Léon est allé chez lui. C'est là que l'on a découvert le squat. On a reçu ça comme une grande claque dans la figure." Des liens se tissent entre Marie-Christine et Nambintou. Marie-Christine aide les mères qui ne savent pas lire à remplir les dossiers pour la cantine ou le centre aéré. Plusieurs fois, elle tente d'alerter les autorités sur l'insalubrité des lieux, en vain. Et quand l'immeuble s'écroule le 20 juin, Léon accueille naturellement Moussa chez lui. "Pour Léon, c'est la fête, son copain dort à la maison. Mais c'est aussi incomp réhensible : il me demande pourquoi la maison de Moussa se casse, pourquoi le monsieur ne veut pas la réparer..." Le soir de l'expulsion, les mères ont collecté rapidement tous les numéros de téléphone des familles dispersées. Ils sont photocopiés et redistribués, même à ceux qui sont redirigés en foyer par le centre d'action sociale. Les familles restent en contact entre elles et avec les voisins.
Pétition. La fête de l'école est aussi le moyen de faire passer l'information. En conseil des maîtres, les instituteurs évoquent la solution de réquisitionner les dortoirs. Une lettre est faxée à Bertrand Delanoë, maire de Paris, et au préfet. Pour ceux qui sont dans la rue, l'école a déjà fourni de la nourriture de la cantine, et de vieux tatamis du gymnase. Placés sur des cageots en bois, ils font office de matelas. De cette semaine particulière, Valérie dit qu'"il n'y a pas de héros. C'est une histoire de gens qui n'acceptent plus qu'il y ait des Noirs et des Blancs qui ne vivent pas pareil alors qu'ils vivent ensemble". Aujourd'hui, une pétition demande que les enfants puissent aller gratuitement au centre aéré pendant l'été. Marie-Christine et Valérie partent en vacances ce samedi
Trois familles relogées
Jeudi 20 juin, un architecte de la préfecture de police a pris un "arrêté de péril imminent". L'immeuble est alors évacué avec interdiction d'y habiter, les familles se retrouvant toutes à la rue. Depuis ? Une cellule de crise a été mise en place avec la Siemp, le centre d'action sociale, la direction du logement et de l'habitat, et la mairie du XIXe. Celle-ci s'engage à reloger rapidement dans Paris toutes les familles ayant des papiers. La volonté affichée d'agir vite s'est concrétisée : trois familles ont vu, hier, leur dossier examiné par la commission d'attribution des logements. Les familles viennent du même village en Côte-d'Ivoire et sont souvent parentes. Elles devront s'adapter à une vie séparée : les logements attribués sont situés dans les XIXe, XVIe, XXe arrondissements. Mardi, trois autres dossiers seront pr&eac ute;sentés. Le sort des habitants sans papiers n'est toutefois pas réglé. Réquisitionner les dortoirs de l'école ? Le maire du XIXe a fait savoir dans une lettre que ce n'est "pas envisagé". A défaut d'une gratuité jugée "inéquitable par rapport aux autres familles du secteur en difficulté financière", le demi-tarif au centre aéré devrait par contre être obtenu. Jusqu'à présent, les familles, n'ayant pas de quittance de loyer, payaient plein tarif.
Social
Le Parisien , samedi 06 juillet 2002
Manifestation de soutien aux expulsés
UNE MANIFESTATION de soutien est organisée ce matin, à 11 heures, par l'association Droit au logement (DAL), à l'angle de l'avenue Secrétan et de la rue de Chaumont (XIX e ), pour attirer l'attention sur le sort des familles du passage de la Brie, qui sont toujours sans logis. Evacuées le 20 juin dernier de l'immeuble qu'elles occupaient depuis six ou sept ans, après qu'un plafond eut entraîné tout l'escalier dans sa chute, 23 familles s'étaient regroupées au pied de leur immeuble, sans l'attente d'une solution de relogement. Depuis, elles maintiennent la pression, installées dans la ruelle pavée sur une maigre paillasse de cartons, bouts de moquette et duvets. Trois familles ont déjà reçu des propositions de relogement. Pour éviter aux autres un séjour interminable dans des hôtels miteux, le DAL incite les autres à rester sur place. Un comité de soutien a été créé par les riverains, inquiets du sort de ces habitants du XIX e , et de leurs enfants.
J.C.
Logement
Le Parisien , jeudi 11 juillet 2002
Le DAL interpelle deux organismes HLM
Soutien aux familles du passage de la Brie
Les directeurs des deux sociétés se sont entretenus, dans le hall d'accueil, avec les familles. " Ils se sont engagés à intégrer huit dossiers de familles mal logées, chacun dans le cadre des accords collectifs signés entre la préfecture, la Ville et les bailleurs sociaux ", expliquait hier l'un des membres du DAL. Par ailleurs, l'association a mené une action de soutien aux familles du passage de la Brie (XIX e ) hier après-midi. Les membres du DAL et les familles se sont rendus au siège de la SIEMP, 29, boulevard Bourdon dans le IV e arrondissement. Les manifestants devaient être reçus par l'un des dirigeants de la société d'économie mixte de la Ville de Paris. Le DAL souhaitait discuter du sort des vingt-quatre familles qui campent toujours devant l'immeuble du passage de la Brie d'où elles avaient été évacuées pour cause de péril il y a quelques semaines. Pour l'heure, huit familles ont reçu des propositions de la Ville. " L'une d'entre elles refusera l'offre car les travaux n'ont pas été faits dans l'appartement proposé et c'est un taudis. La préfecture devrait faire ses propositions cette semaine, après examen des dossiers. Nous interpellons la SIEMP car tous les logements transitoires qui appartiennent à la Ville lui ont été cédés. En attendant que les familles obtiennent des logements définitifs, nous demandons à la SIEMP qu'elle leur permette d'être logées temporairement dans leurs logements ", précisait-on au DAL.64, RUE DE LISBONNE (VIII e ), HIER MATIN. Des familles ont manifesté hier dans le locaux de deux bailleurs sociaux pour " plus de justice dans les attributions HLM ".
M.O.
20 Minutes , mercredi 31 juillet 2002
Un toit en vue pour les sans-logis du 19e
Un toit en vue pour les sans-logis du 19e Mercredi 31 Juillet 2002 Les sans-logis du passage de la Brie (19e) s’apprêtent à lever le camp. Lundi, le centre d’action sociale a trouvé des places en hôtel pour chacun d’entre eux. Depuis le 20 juin dernier, ils squattaient au pied de leur ancien immeuble, évacué en urgence après l’effondrement de trois plafonds. La Société immobilière d’économie mixte (Siemp) de la Ville de Paris, propriétaire des lieux, s’était alors contentée de leur tendre un billet de 50 e et une liste d’hôtels.
" En pleine période estivale, la mission s’avérait rude, ironise Didier Bagheriche, de l’association Droit aulogement, qui soutient les sans-logis. De toutes manières, dans pareil cas, une solution doit être trouvée par le propriétaire avant l’évacuation." Certains locataires ont alors préféré dormir dans la rue. Ils étaient vingt dernièrement, dont huit enfants. Pour la Siemp, "leur relogement était prévu". "Des dossiers incomplets" et "les délais administratifs" justifient ces retards, assure-t-elle.